Jeudi 30 septembre 2021

Affaire du meurtre de Vincent Dorado hier dans « Appel à témoins » sur M6

Image
Vincent Dorado
Professeur de SVT au collège de Baléone, Vincent Dorado a été assassiné de sang-froid le 18 janvier 2016 après avoir ouvert le porte de son domicile à son meurtrier. Hier soir sur M6, dans l'émission « Appel à témoins » ce meurtre pour l'heure non élucidé a été évoqué par le présentateur de l'émission Julien Courbet, en présence des parents et amies de Vincent. Plusieurs appels enregistrés au standard font l'objet de vérifications.

Disparue des programmes de télévision dans les années 1990, l'émission « Appels à témoins » est de retour sur M6 depuis le mois de juin 2021. Elle est présentée par Nathalie Renoux et Julien Courbet.

En France, près de 1000 personnes disparaissent chaque année de façon inexpliquée et plus de 300 affaires criminelles restent non élucidées.

Hier, mercredi 29 septembre, en prime-time ce nouveau numéro était consacré à 3 affaires, dont celle qui le 18 janvier 2016 a mis en émoi toute la Corse avec l'assassinat de sang-froid d'un professeur de SVT du collège de Baléone à son domicile d'Afa en Corse du Sud.

Ce soir là, vers 21 heures, Vincent Dorado, âgé de 33 ans a ouvert la porte de son domicile à un individu qui a bout portant a fait feu à deux reprises, ne lui laissant aucune chance. C'est un voisin qui devait retrouver son corps dans le hall d'entrée de la maison.

Malgré les moyens mis en place et les nombreuses vérifications effectuées, cet assassinat reste à ce jour non élucidé.

Au mois de mars dernier le parquet d'Ajaccio avait lancé un appel à témoins, sans succès.

Toutefois, selon les enquêteurs, il ne faudrait pas grand chose pour que la lumière soit faite sur cette affaire qui avait causé une vive émotion au sein de ses élèves et amis du collège de Baléone mais aussi aux quatre coins de la Corse.

Hier donc pour ce nouveau numéro « d'Appel à témoins », trois affaires étaient au programme, dont celle de l'assassinat de Vincent Dorado.

Le Colonel Nicolas Michel, commandant de la Brigade de Recherches rappelait les faits et la complexité de cette affaire dont il précisait qu'elle n'avait rien à voir avec le grand banditisme.

Il faut s'intéresser à un indice de taille laissé à quelques mètres de la scène de crime, c'est l'arme qui aurait pu servir à tuer Vincent Dorado

Emmanuelle Masson, porte-parole du ministère de la justice insistait sur l'importance à recueillir des témoignages

« Lorsque vous vous manifestez, vos appels sont anonymes et les enquêteurs peuvent exploiter vos renseignements sans problème. En revanche, si il est nécessaire pour l'enquête et l'avancée de celle-ci de recueillir votre témoignage pour qu'il figure en procédure, il existe dans le droit français un moyen à ce que vous puissiez témoigner anonymement. Votre identité, votre adresse, rien n'apparaîtra dans la procédure ».

Sur le plateau sont présents la maman et la sœur de Vincent, une élève du Collège de Baléone, des collègues de l'entourage proche.

Évelyne, la maman de Vincent prend la parole pour dire ce qu'elle attend de cette émission :

« J'attends des réponses à toutes ces questions que nous nous posons depuis 6 ans bientôt. Je voudrais par avance remercier les gens qui pourront nous aider à comprendre ce qui s'est passé ».

Céline, la sœur de Vincent ajoute : « Vincent c'est quelqu'un qui ne laissait pas indifférent, c'est quelqu'un de passionné que l'on oublie rarement quand on avait pu l'approcher. C'est quelqu'un qui donnait tout à ceux qui l'aimaient. On pouvait compter sur lui à n'importe quel moment ».

Nathalie Renoux complétait le portrait de cet homme apprécié de tous.

« Si on veut résoudre cette affaire, et ce n'est pas le colonel Michel qui me contredira, il faut s'intéresser à un indice de taille laissé à quelques mètres de la scène de crime, c'est l'arme qui aurait pu servir à tuer Vincent Dorado. Elle a été retrouvée plus d'un an après le crime et cette arme a parlé » martèle Julien Courbet avant de lancer un reportage tourné à Afa, et dans lequel les enquêteurs expliquent comment cette arme a été retrouvée 14 mois après les faits par un voisin à 300 mètres de son domicile mais aussi celui de Vincent.

Daniel, le papa de Vincent explique lui qu'il a le même fusil à la maison, comme beaucoup de chasseurs l'ont et qu'il faut à chaque coup le recharger pour tirer, expliquant ainsi la détermination de celui qui a tué son fils.

« Visiblement cette arme a parlé » insiste Julien Courbet, avant de redonner la parole au colonel Michel : « On recherche une personne ayant quitté précipitamment le domicile de Vincent Dorado un fusil de chasse à la main. Nous sommes à la recherche également d'éléments pouvant nous permettre de remonter jusqu'au légitime propriétaire d'un fusil que nous avons saisi plusieurs mois après à quelques centaines de mètres de son domicile. L'individu qui a tué Vincent Dorado a manifestement été porteur d'éléments sanguins de sa victime. Il a aussi vraisemblablement modifié ce soir là sa tenue et son comportement. Votre témoignage peut faire avancer notre enquête ».

Le Colonel Michel précisait que cette arme de chasse très répandue date du milieu des années 50 et qu'à cette époque elle n'était pas soumise à déclaration et que le tueur a agit de sang-froid et avec une détermination farouche.

Julien Courbet précisait ensuite que cette arme avait parlé puisque en effet l'ADN d'une femme a été retrouvée sur le canon de l'arme.

« Les enquêteurs ont alors organisé une campagne de prélèvement d'ADN à laquelle ont été soumises près de 300 femmes, sans réussite » ajoute Nathalie Renoux, avant de poursuivre: « Forcément la question se pose : l'assassin est-il vraiment une femme ? ».

Le colonel Michel prévenait : « Nous n'avons pas la quasi certitude que l'arme retrouvée soit celle du crime. L'enquête se poursuit. Pour autant ce que l'on peut dire c'est qu'une femme a manipulé cette arme mais ce n'est pas pour autant qu'elle l'aurait utilisé pour tuer Vincent Dorado ».

Le lieutenant-Colonel Hubac, docteur en biologie moléculaire livrait quelques explications technique sur l'ADN.

Nathalie Renoux dressait enfin un portrait de Vincent Dorado décrit comme un homme sans histoire, allant jusqu'à parler de sa vie privée et professionnelle.

Suite à ce reportage, le colonel Michel lançait un nouvel appel !

« Nous recherchons des témoignages autour des dernières relations féminines de Vincent Dorado, des relations qui auraient pu provoquer des jalousies farouches d'un conjoint, pourquoi pas. Nous recherchons également des témoignages autour de différents que Vincent Dorado aurait pu avoir dans le cadre professionnel. Enfin nous recherchons également tous les renseignements concernant une dispute, un différent qu'aujourd'hui encore nous ignorons ».

Au centre névralgique des appels où gendarmes et policiers sont mobilisés pour recevoir les témoignages qui seront ensuite analysés.

Le mot de la fin reviendra à la maman de Vincent : « Encore une fois merci par avance à tous ceux qui voudront bien nous aider. Depuis la mort de Vincent, ma mère et ma tante sont mortes, des gens sont choqués. Il nous faut des réponses pour ses élèves du collège pour ses collègues et amis, pour mes petits-enfants ».

Après l'émission il est toujours possible de vous manifester.    

- Par téléphone : 0 801 82 67 73 (gratuit)

- Par courriel : infos-dorado@gendarmerie.interieur.gouv.fr

- Par courrier : Infos-Dorado – CS 8042 – 20162 Ajaccio CEDEX 1

 

Gilbert Guizol