Antonia Luciani, conseillère exécutive de Corse et Alexandre Vinciguerra, président de l'ADEC à L'Isula

Matinée intense ce vendredi 22 avril à l'Isula avec deux réunions au programme.
La première se déroulait à l'Hôtel de ville de l'Isula, où Angèle Bastiani, Maire de la commune, conseillère exécutive de Corse, présidente de l'Agence du Tourisme de la Corse, en présence de plusieurs personnes. Au cours de cette réunion de travail, il a été question de sujets concernant le patrimoine, notamment sur les monuments de la ville et leur classement, mais aussi sur le déploiement du dispositif des « Petites villes de demain », dont nous nous sommes largement fait l'écho en décembre 2020.
Conseillère exécutive en charge de la culture et du patrimoine, Antonia Luciani, s'est longuement entretenue avec le Maire, les élus et chefs de services, au sujet du patrimoine et de la culture à L'Ile-Rousse, notamment la classification de certains monuments.
Cette séance de travail se terminait par un point presse.
Antonia Luciani rappelait dans un premier temps que la direction de la culture et du patrimoine a décidé de se déplacer dans les territoires, notamment auprès des communes pour faire le point sur l'ensemble des projets, afin d'avoir une visibilité là où les communes et les intercommunalités veulent introduire la dimension culturelle et patrimoniale dans leurs projets de développement : « Il est important pour nous d'accompagner les communes et surtout les financer ».
Remettre la culture et le patrimoine au cœur du développement économique de la Corse
Aujourd'hui, on a notamment évoqué des sujets qui concernent le patrimoine de la ville, le marché couvert … « Ce sont des dossiers qui nécessitent des financements qui sont parfois importants, et longs. Cette vision pluriannuelle pour nous de cet investissement, nous permet de peaufiner cette vision à l'échelle de la Corse » précise la conseillère exécutive, avant de mettre l'accent sur le volet touristique de l'Isula qui rentre dans une dynamique de territoire et qui redonne à la ville et à sa population une dimension. Et de poursuivre : « Aujourd'hui, à l'Isula et globalement en Balagne, on constate un manque d'infrastructures qui nécessite un besoin d'accompagnement et de remise à niveau . Il y a en Balagne un secteur associatif et culturel qui est très fort et dynamique, ce qui est positif. La question est comment on transforme cette dynamique et comment faire un saut qualitatif, et ça fait aussi le lien avec les travaux qui sont menés par l'ADEC et l'ATC. Il faut voir comment on remet la culture et le patrimoine au cœur du développement économique de la Corse ».
Antonia Luciani abordait ensuite le sujet sur la classification des monuments de la ville et de l'accompagnement dont ils feront l'objet. Un dossier sur lequel la discussion a été animée, notamment en termes de priorités. Le contexte des édifices religieux a lui aussi fait l'objet d'échanges.
Enfin, dernier point abordé celui du programme des « Petites villes de demain ». « Ce programme est pour nous très intéressant puisqu'ils ont aussi candidaté un label qui va renforcer un caractère patrimonial de cette candidature. Cela va effectivement nous permettre de connaître quels sont les projets prioritaires, comment ça s'intègre aussi dans le projet global d'aménagement de la ville. Du coup, le patrimoine prendra toute sa place. Nous lançons aussi un chantier autour des premières assises de l'architecture et du patrimoine, qui permettra aussi d'intégrer une vision autour de la labellisation de certains sites, pour remettre aussi la qualité architecturale au cœur de notre politique culturelle ».
Pour conclure, Antonia Luciani devait dire quelques mots sur l'inauguration en soirée au Musée de la Corse à Corte d'une grande exposition qui se poursuivra tout au long de l'été avec un point d'honneur à mettre en valeur, celui de notre architecture et de notre patrimoine.
Enfin, c'est Angèle Bastiani, qui intervenait à l'issue de cette matinée très enrichissante. « Bien heureuse d'accueillir en ma qualité de Maire di L'Isula, la conseillère exécutive en charge du patrimoine, de la culture et de la formation, Antonia Luciani. Nous avions beaucoup de projets qui nous tenaient à cœur, dont certains ont été déposés dans ses services : le marché couvert, classé Monument historique, qui nécessite quelques travaux d'entretien et de restauration et un autre projet d'urgence, celui de l'église de l'Immaculée Conception pour un montant qui dépasse les 3 200 000 €. L'édifice n'étant pas classé, le montant de ces travaux ne rentre pas dans les aides du patrimoine. Nous travaillons étroitement avec les services d'Antonia Luciani pour trouver une solution. Ce sont des travaux urgents à réaliser, surtout d'un point de vue sécurité. Le bâtiment est propriété de la commune et l'intérieur du Diocèse ».
Madame le maire revenait sur l'époque de 2008 durant laquelle elle exerçait les fonctions d'adjointe à la culture et au patrimoine et au cours de laquelle un projet global sur la restauration des édifices religieux avait été réalisé et qu'il faudrait aujourd'hui réactualiser. Et de conclure : « Bien évidemment, si l'Ile-Rousse évolue, c'est un rayonnement sur le territoire de Balagne. Et si rayonnement il y a, c'est mon rôle en tant que présidente de l'Agence du Tourisme de la Corse et conseillère exécutive, de valoriser le territoire et de les mailler entre eux afin de valoriser l'ensemble du territoire qu'est la Corse et d'en faire une destination privilégiée. On y inclura aussi une destination culturelle et patrimoniale, basée sur notre identité et sur la Corse verte, la Corse durable ».
Une série de concertations pour se projeter vers l'avenir
Antonia Luciani et Angèle Bastiani, ont ensuite consacré un peu de leur temps à la concertation publique organisée par l'ADEC et son président Alexandre Vinciguerra et ainsi que ses services. Cette réunion s'inscrit dans le cadre de la révision du Schéma de développement économique d'innovation et d'internationalisation. Chacun au cours du débat a pu s'exprimer et développer ses idées sur la question.
« L'idée générale de ces rendez-vous est de pouvoir décliner la philosophie d'action économique de la Corse telle qu'elle a été choisie par l'Assemblée de Corse, à savoir, développer l'économie autour d'une production locale de biens et de services. La stratégie est simple, la déclinaison pratique était beaucoup plus complexe et nous ne voulions pas imposer à l'ensemble des acteurs des obligations, notamment en termes d'aides publiques. Au contraire, nous avons décidé de faire une co-construction, c'est-à-dire, écouter l'ensemble des acteurs du territoire, de tous les secteurs d'activité, de façon à construire un programme et des actions qui aillent dans le sens économique souhaité. Cette série de concertations va nous permettre de nous projeter vers l'avenir et à réfléchir ce que sera notre économie à l'horizon 2030. Ce qui est important est de pouvoir nous fixer des objectifs et de savoir. Ce qui nous intéresse, c'est d'être opérationnel et d'écouter les acteurs des territoires, des secteurs d'activité, pour pouvoir répondre concrètement à leurs attentes et à leurs besoins avec les moyens de l'ADEC mais aussi ceux de la CDC. À ce jour, nous avons rencontré environ 700 personnes et, ce qui nous revient le plus régulièrement, par ordre d'intensité, c'est : le besoin en personnels, il est à ce sujet d'adapter la formation à ces besoins actuels et futurs. Le deuxième point qui remonte, c'est celui de l'organisation du soutien publique, qui fait quoi, quand et comment. Le troisième problème c'est celui du financement.
Comment faire face à ce qui se présente actuellement ? Exemple : remboursement des prêts garantis par l'État dont la Corse a été l'une des plus grande bénéficiaire de ces prêts. Autre besoin plus conjoncturel qui concerne le BTP, c'est comment essayer de trouver les moyens de limiter la hausse des matières premières. Ce sont les principaux problèmes qui se dessinent : emploi-formation, financements et organisation du soutien publique. La première étape était d'écouter tout le monde et c'est chose quasiment faite. Ensuite, nous aurons tout un travail d'analyse qui va durer environ 1 mois. Puis, nous proposerons ce schéma régional à l'Assemblée de Corse, avant de le faire valider d'ici la fin juin par l'État. D'ici le mois de septembre, nous proposerons à l'Assemblée de Corse des plans de développement par grands secteurs et grandes lignes. Enfin, nous allons rencontrer l'ensemble des PCI des communautés de communes pour, d'une part, connaître quel est leur plan de développement et d'autre part, répondre avec nos besoins, à leur plan de développement. L'essentiel étant de trouver une cohérence entre les plans de développement intercommunaux et le plan de développement régional »
Gilbert Guizol