Belgudè réhabilite les chjappate

Les travaux ont déjà débuté et l'on voit déjà les pavés retrouver leur place dans les ruelles de Belgudè. Les engins enlèvent les plaques de bétons, on enterre les câbles électriques et on pose les chjappate. La commune fait peau neuve ou plutôt peau ancienne, puisque ces ruelles ont été comme dans les autres villages de Corse, pavées de cette manière.

« Il y a en tout quatre strette qui sont concernées par la réhabilitation qui durera huit mois, détaille la paysagiste conceptrice, Diana de Mari. Le travail consiste à déposer le sol, à retirer le béton, on répare si besoin le réseau d'eau en place, on enterre les câbles électriques et ensuite on vient poser les chjappate. »

Avec ces chjappate la volonté de la commune est de redonner son aspect à la commune.

« Dans les années 50 et 60, il y avait une autre vision, déclare la maire Lionel Mortini. On ne peut pas le reprocher, ni aux élus, ni à la population de l'époque. C'était une autre manière de faire. Aujourd'hui, on est dans une autre optique. Nous essayons de récupérer nos savoir-faire avec les entreprises, nous souhaitons mettre un terme à l'artificialisation avec tout ce béton et nous voulons aussi redonner vie à ces rues. »

Outre l'aspect esthétique, c'est aussi l'aspect pratique et environnemental qui séduit les défenseurs des chjappate.

« Ce sont des projets que l'on mène sur toute la Corse, explique Marie-Luce Castelli pour l'Office de l'environnement de la Corse. Ils permettent à la fois la réacquisition des savoir-faire traditionnels, l'amélioration du cadre de vie, et, au niveau environnemental, de limiter l'artificialisation des sols, qui deviennent à nouveau perméables, ce qui améliore la circulation de l'eau. »

Si ce projet a séduit la municipalité et beaucoup d'habitants, certains sont encore réfractaires et préfèrent le béton, moins salissant et plus commode, selon eux. Des récalcitrants qu'il a fallu convaincre.

« Il y a des mécontents effectivement, constate le premier magistrat. Il y a toujours une partie de la population qui pense que le béton c'est plus propre et les problèmes d'eau ou de beauté du site, passent au second plan. Il a fallu discuter pour trouver un équilibre. »

Les travaux se poursuivent et les habitants de Belgudè pourront très prochainement emprunter à nouveaux les ruelles en chjappate.

Reportage Télé Paese ici