Jeudi 25 février 2021

Crise des déchets : petit lexique à l'usage du profane

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Crise déchets
Le sujet, complexe, des déchets, et les débats qui en découlent semblent sans fin. Mais pour bien appréhender les tenants et aboutissants de ce nœud gordien, il convient de définir les termes utilisés. Ci-après, un petit lexique des termes et acronymes à l'usage des profanes :

PTPGD : Plan territorial de prévention des déchets. C'est le document qui est présenté ce jeudi à l'Assemblée de Corse, et qui doit définir le mode de gestion des déchets produits en Corse, de leur collecte à leur traitement final. Ce plan définit aussi les moyens à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs, et lutter contre les manquements aux obligations, tant des institutions que des professionnels et particuliers.

ISDND : Installation de stockage des déchets non dangereux. Ce sont les lieux de stockage et/ou d'enfouissement que sont Vighjaneddu et Prunelli di Fium'Orbu

IRTDD : Installations de regroupement et de traitement des déchets dangereux. En 2018, ce sont 15 400 tonnes qui ont été collectées. La Corse compte plusieurs unités de préparation avant traitement :

  • 2 unités de tri, transit, regroupement des déchets dangereux (CHIMIREC,Toxicorse)
  • 1 centre de tri et de regroupement pour les opérations de dépollution (AMEnvironnement)
  • 2 unités de désinfection des DASRI pour banalisation (SANICORSE)
  • 8 centres de traitement des véhicules hors d’usage

DMA : déchets ménagers et assimilés. Ce sont les déchets des particuliers, mais aussi ceux des professionnels collectés par le service public. Ces derniers représentent 30 % des DMA, contre 20 % en moyenne au niveau national. Cette différence s'explique essentiellement par la fréquentation touristique.

OMR : Ordures ménagères résiduelles. Ce qui n'est pas valorisé, elles constituent 70 % des DMA, et ne sont valorisées qu'à hauteur de 26 %.

DAE : Déchets des activités économiques. Ce sont les déchets de l'ensemble des professionnels, toutes catégories confondues. Une bonne partie de leur gisement (décharge sauvage) n'est pas connue, leur quantité est donc difficile à estimer, et par conséquent, à chiffrer en termes de coûts.

DNDI : Déchets non dangereux non inertes. Hors déchets du BTP et gravats, ce sont les déchets organiques, recyclables ou en mélange. 96 % des entreprises Corses étant des TPE et PME, leurs déchets sont collectés par les collectivités, et entrent donc dans la catégorie des DMA.

DBTP : Les déchets du BTP, dont les entreprises représentent 16 % du total des entreprises corses. Leur gisement est estimé à 650 000 tonnes, dont 84 % produits par les travaux publics. Sur ces 650 000 tonnes, 82 % sont d'origine inconnue, due à une absence de traçabilité ou une gestion non conforme des déchets.

REP : La filière REP, responsabilité élargie du producteur vise, comme son nom l'indique, à mettre en place une filière qui permette aux producteurs de déchets dangereux d'en optimiser le traitement. 

CSR : Combustible solide résiduel. Ce sont les fameux déchets qui alimenteraient un éventuel incinérateur. Mais la CDC lui préfère d'autres solutions, telles que la méthanisation, ou la valorisation via des usines de surtri en bout de chaîne. Une méthode qui permettrait de limiter à 90 000 tonnes par an le volume de ces déchets. En dehors de la production de biogaz avec les déchets organiques, le rapport ne précise pas quelle sera la destination de ces combustibles résiduels.

Texte et photo ILP