La révolution des jardins : lumière sur nos producteurs locaux

Christine Juda est administratrice des projets culturels au sein de la société Orma Creazione (installée à Campile). Elle nous explique le but de cette journée, ainsi que l'organisation mise en place pour assurer le respect des mesures sanitaires : « Nous avons voulu mettre à l'honneur tous les acteurs corses travaillant le végétal en particulier. » Pour éviter une foule compacte, l'événement s'est déroulé sur deux zones. Sur la place de l'Église de Campile, le visiteur pouvait trouver un marché de producteurs, avec une partie restauration à emporter ; un coin jardinerie dédié au troc, c'est à dire à l'échange de graines, mais aussi à l'apport de conseils ; deux associations, l'AFC Umami (et son projet « faire pousser des jardins) et Terres de Lien Corsica-Terra di U Comunu (pour une agriculture respectueuse de l'environnement) Côté stade, furent invités Francesca Desideri et son exposition de plantes, les associations Paese d'Avvenne (« expérimentée dans la mise en place des jardins ou jardins partagés »), l'association Zeru Frazu (pour une politique du zéro déchet-zéro gaspillage) et enfin la Communauté de Communes pour une sensibilisation au compostage.
Oca Nera : parrainez votre ruche !
Caroline et Rémi sont deux apiculteurs passionnés. Installés du côté du Vignale, ils nous proposent d'une part un miel gourmand AOP (miel de miellat du maquis, de châtaigniers...) et de l'autres ses dérivés : pollen frais, emballages réutilisables à la cire d'abeille, baumes... Leurs ruches se situent sur Volpajolo, Vignale, Borgo et leurs reines sont issues des abeilles endémiques nommés Apis Mellifera Mellifera Corsica. Les différents miels se récoltent à des périodes différentes, nous explique Caroline : « Par exemple en ce moment il y a le miel de maquis de printemps. Le miel de châtaignier se récolte plutôt en juillet, le miellat en août. Nous faisons un peu de miel de lierre qui se récolte en octobre et enfin le maquis d'automne en décembre ».
Vous avez aussi la possibilité de parrainer une ruche. Rémi nous décrit la démarche : « Les gens paient à l'année un forfait, et reçoivent tous les deux mois une partie de la récolte. Ils peuvent goûter les différents miels ». Une plaque avec le nom du parrain (ou nom au choix) peut être posée devant la ruche. « Cela permet de sensibiliser les gens à la cause de l'abeille ».
D'autres informations sont disponibles sur le site ocaneramieldecorse.com
À la découverte des plantes de Corse
Fille de berger, Francesca Desideri connaît les plantes depuis toujours : « J'ai fait les transhumances avec mon père qui m'apprenait les plantes le long du chemin, celles qui soignent les bêtes ou nous-mêmes ». Elle transmet depuis son savoir, en particulier aux jeunes de son village de Querciolo. A ce propos, elle nous propose un petit aperçu plein pédagogie de son stand composé de plantes comestibles, médicinales, ou toxiques, dans un inventaire à la Prévert.
Du côté des plantes comestibles, on observe, pour accompagner vos soupes, la roseraie du coquelicot, le petit brocoli sauvage, le laiteron, le silène enflé, mais aussi la chicorée en salade, la carotte sauvage « à ne surtout pas confondre avec la ciguë », la ravenelle (avec un goût de rave), la lattarella ou « terre-grépie », une plante fameuse de la famille du pissenlit, le plantin lancéolé (à la fois plante médicinale et aromatique), la menthe insulaire...
Pour se soigner, on retrouve aussi la sciappa petra (dite « casse-pierre », une plante connue pour son action contre les calculs rénaux ; l'euphorbe qui est une plante toxique mais donc le lait peut soigner les verrues...).
Un savoir qui demande une initiation et dont son livre « l'Amore Piattu » peut constituer un parfait manuel pour bien débuter.
Texte Thomas Sartini / Photos Anghjulà Photography