Mardi 15 novembre 2022

L'Associu Palatinu d'Aiacciu a rendu hommage aux victimes de la Grande Guerre

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palatinu
En mémoire de nos ancêtres, morts durant la Première Guerre Mondiale, l'association Palatinu a rendu un hommage solennel le jour de l'anniversaire de la signature de l'Armistice, la Place César Campinchi à Ajaccio.

En cette occasion, l'associu Palatinu a souhaité rappeler à la fois le sacrifice de ces combattants, entretenir la flamme de la mémoire, et enfin faire honneur à leur courage et leur abnégation en rappelant aux instances nationales ce qu'elles doivent à nos anciens combattants.

L'événement s'est déroulé le 11 novembre à Ajaccio et a fait l'objet d'interventions de la part de Jeremy Palmesani, professeur d'histoire et géographie et responsable de la section ajaccienne de Palatinu et de Nicolas Battini, doctorant et président de l'association Palatinu.

« Ce n'est pas un hasard si cette plaque listant les noms de ces héros corses est apposée sur une église consacrée au Sacré Cœur de Jésus, symbole de réparation chez les catholiques : La basilique du Sacré Cœur de Montmartre à Paris fut achevée quelques années auparavant, déjà en hommage aux morts de la guerre de 1870 contre les allemands. La Corse a emboîté le pas en voulant, elle aussi rendre hommage aux siens car à l'origine l'église devait accueillir les noms de l'ensemble des soldats de notre peuple perdus durant cette catastrophe » devait préciser Jérémy Palmesani, avant d'ajouter : « La Grande Guerre a été fatale pour tous ces corses, ces hommes droits, et pour bien d'autres. Elle a aussi emporté la transcendance qui les habitait. Parler aujourd'hui de patriotisme quel qu'il soit, de religion ou de famille, est, en Europe, suspect, au minimum. La mode est à l'horizontalité. 100 ans après la première grande conflagration mondiale, où en sommes-nous ? Avoir 20 ans en 2020, c'est être le maillon d'une chaîne qui aurait sauté et qui isolé ne trouve plus d'utilité. Le contraste est saisissant : en 3 générations seulement les bancs des églises se sont vidés, les familles se sont décomposées et les individus sont aujourd'hui réticents à partir se battre pour leur pays, leur village, les leurs… »

Et de conclure : « Voici quelques mois que j'ai l'honneur de coordonner la section ajaccienne de Palatinu et que ce rôle associatif me permet de rencontrer et de fédérer des dizaines de jeunes gens qui veulent relever la tête et renouer avec ces transcendances perdues et de contribuer à retrouver ce leg qui touche profondément notre identité. Je suis fier de faire partie de cette aventure qui nous permet d'être là, aujourd'hui, et d'honorer ceux qui furent les héros de notre île. Je vous remercie à nouveau d'être présents pour leur rendre hommage. Gardons leur exemple en tête : dans un temps où la confusion règne, où tout s'accélère, où l'on entend à nouveau le son des canons en Europe, cet exemple peut être pour nous, collectivement, une précieuse boussole morale ».

Devait suivre une poésie en langue Corse clamée par Antoine Tramini, chanteur et militant culturel. Puis, le Dio vi salve Regina était chanté en l'honneur des ancêtres tombés au combat. 

Enfin, un moment de convivialité en dévotion à San Martinu clôturait cet hommage.

Gilbert Guizol