Soutien de l'ensemble du personnel du Centre Hospitalier Calvi – Balagne à sa directrice par intérim Danielle Bourcelet

Le 22 octobre dernier le Tribunal Administratif de Bastia a examiné un recours en référé introduit par une aide-soignante de l'Hôpital Calvi – Balagne contre la mesure de suspension dont elle fait l'objet depuis le 15 septembre dernier, date à laquelle la vaccination du personnel soignant a été rendue obligatoire par le Gouvernement.
Écartée de son travail, privée de rémunération, la plaignante demandait au Tribunal de suspendre cette décision.
Outre la procédure qui pour la défense semblait disproportionnée, au cours de cette audience, l'avocate de l'aide-soignante contestait même la compétence de la personne ayant pris cette mesure de suspension, en l'occurrence Danielle Bourcelet, Directrice par intérim du CH.
Selon la requérante en effet, cette dernière a été nommée à son poste par un arrêté de 2018 qui, malheureusement, n'a jamais été publié par l'ARS de Corse.
Un oubli fâcheux qui lors de l'audience a poussé l'avocat du CH à envisager d'annuler cette suspension à l'encontre de l'aide-soignante.
Cette histoire pour le moins rocambolesque aurait pu en rester là si la directrice adjointe n'avait pas fait l'objet d'attaques sur les réseaux sociaux.
Un comportement que les personnels du Centre Hospitalier Calvi – Balagne ont voulu dénoncer ce matin en se rassemblant devant l'établissement hospitalier, en présence du Maire de Calvi, Ange Santini qui a tenu à être présent à leurs côtés.
Étaient également présents : Jean-Pierre Pinelli, président du Comité Santé Balagne, pompiers et autres proches de l'équipe du CH.
« En tant que Maire de Calvi et depuis le passage de l'AMU de Calvi en Centre Hospitalier de plein exercice, j'en suis le président du Conseil de surveillance, il était de mon devoir d'être présent ce matin aux côtés du personnel et de prendre la parole.
Sans mettre en doute la légitimité de l'arrêté en référé du Tribunal Administratif qui ne fait qu'appliquer la loi, on se rend bien compte qu'aujourd'hui, sur les réseaux sociaux, il y a un déchaînement contre la directrice de l'Hôpital. C'est pourquoi avec d'autres, j'ai décidé de lui apporter mon soutien, de lui témoigner de mon affection et mon amitié, parce que, au-delà de la virgule qu'il a manqué, la décision elle est fondée, elle est légitime, puisque le Gouvernement a décidé qu'à partir d'une certaine date, tous les soignants qui n'étaient pas vaccinés et qui refusaient de l'être devaient être suspendus. L'arrêté qui avait nommé Mme Bourcelet comme directrice par intérim du CH Calvi – Balagne n'a pas été publié par l'ARS de Corse et c'est une erreur. Mais, en aucun cas ça met sa légitimité en cause. Donc, il fallait le lui dire ce matin. Et, puis, au-delà de tout ça, c'est aussi un soutien que je venais apporter à l'ensemble du personnel soignant et à sa direction. J'ai été amené ce matin à dire que ce que nous avions ici était un peu hors norme. C'est un hôpital de proximité, c'est un petit bijou, il faut en prendre soin et on n'a pas besoin de polémiques stériles et inutiles. Et, pour parodier quelqu'un : « Si j'étais Président, j'aurais rendu moi la vaccination obligatoire ». Et il n'y aurait pas eu ces discussions au risque à ce moment là de mettre la santé des gens puisque on sait très bien depuis plusieurs mois que la vaccination produit ses effets. Si aujourd'hui on peut vivre plutôt librement, c'est bien parce que le taux de vaccination progresse dans notre pays » précise Ange Santini.
Le Dr Charles Ryckewaert, président de la commission médicale du CH Calvi – Balagne est revenu sur cette décision à l'encontre d'un personnel non vacciné, avant de dénoncer à son tour la campagne de dénigrement dont fait l'objet le directrice par intérim avant de conclure :
« Aujourd'hui tout le personnel est réuni afin de soutenir Danielle et demander qu'elle soit pérennisée dans ses fonctions de directrice ».
Gilbert Guizol