Jeudi 26 août 2021

Université d'été des bâtonniers à Calvi

Image
batonniers
106 bâtonniers de France et d'Outre Mer tiennent depuis ce matin leur Université d'été à Calvi. Une occasion pour eux de se retrouver, d'échanger et participer à des ateliers de formation sur des questions bien précises.
Hier soir, à l'initiative de Me Jean-Paul Eon, bâtonnier du barreau de Bastia, une soirée privatisée a eu lieu dans un établissement de plage à Calvi.

C'est une première pour la Conférence des bâtonniers qui tient son université d'été en Corse et plus précisément à Calvi.

Au total ce sont 106 bâtonniers de France et d'Outre Mer, sur 160 que compte l'institution, qui se sont retrouvés hier soir à 19 heures à l'établissement de plage « La Licorne », privatisé pour l'occasion.

Me Jean-Paul Eon, bâtonnier du barreau de Bastia, en charge de l'organisation de cette université d'été de la Conférence des bâtonniers accueillait la présidente  de l'institution Me Hélène Fontaine et l'ensemble des robes noires qui ont répondu à l'invitation.

Dans son allocution de bienvenue, Me Jean-Paul Eon saluait la présence de sa consoeur d'Ajaccio Me Julia Tiberi, bâtonnière de Corse du Sud, avant de se livrer à quelques remerciements : 

« Mon premier remerciement va à ma compagne et associée Me Claudine Orabona qui est native de Calvi. Elle est viscéralement attachée à cette ville. Elle me l'a fait connaître il y a de ça un certain nombre d'années, elle me l'a fait aimer et elle m'a évidemment encouragé vivement à organiser cette réunion ici. Je dois ensuite remercier quelques absents. Ce sont des gens que vous ne connaissez pas, mais ça me fait plaisir de citer leurs noms, ce sont des calvais qui m'ont conseillé, qui m'ont aidé de manière à pouvoir vous accueillir dans les meilleures conditions possibles, dans les endroits les meilleurs possibles : Marie-Catherine Luciani, Dominique Bianconi, Jean-Baptiste Ceccaldi, merci également à Réjane Chaumont, Stéphane Nesa qui ont dispensé de précieux conseils lorsque l'idée d'organiser cette manifestation en Corse m'a été proposée. Ce ne sont pas de simples remerciements, mais un vrai coup de chapeau que je voudrais aussi adresser à Anne-Françoise Abescat et Myriam Boucheny qui sont pour moi des interlocutrices remarquables, d'un grand professionnalisme, et c'est essentiellement grâce à elles que je le crois, cette université d'été sera une réussite. Merci enfin à vous tous d'être ici. Je sais que ça vous a coûté d'être ce soir sur cette plage (rires). Je me réjouis aussi de voir que le collège ordinal du CNB est dignement représenté ce soir. C'est bien l'ordinalité qui est au cœur de notre démarche. Si nous sommes tous différents, nous avons en commun tous un jour eu l'idée, sans doute saugrenue, en ce qui me concerne, que nous pouvions être utile à nos bârreaux, à notre profession, à la justice même pour les plus optimistes d'entre nous ».

Le bâtonnier de Haute-Corse poursuivait en parlant de la procédure d'appel et de ses règles stupides qui auraient été instaurées dans l'intérêt du justiciable ou pour simplifier l'accès à la justice, avant de citer Voltaire et en faisant référence à l'affaire Calasa, qui disait notamment « Ce qui m'a dégoûté de la profession d'avocat c'est  la profusion de choses inutiles dont on a voulu charger ma cervelle » et d'ajouter : « Je crois que nous passons aujourd'hui l'essentiel de notre temps à des choses que Voltaire aurait jugé inutiles, notamment à surveiller des agendas. Nous devons à nos clients de nous adapter à chaque réforme, aussi mal inspirée soit elle, mais quand l'accès au juge, le procès équitable ou l'équilibre des armes est remis en cause, nous devons aussi assumer individuellement et collectivement un rôle d'empêcheur de tourner en rond ».

L'ordinalité sera au centre des travaux. Thème de ce séminaire : «  Le bâtonnier est-il un manager comme les autres ?

Me Hélène Fontaine, présidente de la Conférence des bâtonniers, prenait à son tour la parole pour saluer les participants à ce séminaire lié à l'ordinalité et adresser à son tour de nombreux remerciements, dont notamment le collège ordinal, à tous ceux qui ont œuvré à l'organisation de cette manifestation.

Me Hélène Fontaine est ancien Bâtonnier du barreau de Lille (2013-2014), où elle a prêté serment en 1990. Élue à la présidence de la Conférence des Bâtonniers en juin 2019, elle est entrée en fonction au 1er janvier 2020, ce qui en fait une vice-présidente de droit du CNB pour la durée de son mandat de 2 ans. 

Un mandat qui arrivera à terme en fin d'année. C'est Bruno Blanquer, du barreau de Narbonne qui lui succèdera.

Très détendue, en robe d'été décontractée, la présidente de la Conférence des Bâtonniers ne manque pas de rappeler son attachement à la Corse et en particulier au village de Palasca où elle séjourne régulièrement.

« Cette première en Corse de notre Université d'été est un succès puisque effectivement nous sommes 106, peut-être 110 à venir de l'hexagone et d'Outre Mer. C'est une réunion de réflexion, de travail, un lieu de rencontre, de convivialité. L'ordinalité, sujet que l'on a en commun, sera au centre de nos travaux. 

Le thème de ce séminaire est : « Le bâtonnier est-il un manager comme les autres ?

Le bâtonnier a un rôle vraiment important autant au sein de son barreau qu'à celui de la société civile. Après, il faut aussi qu'il puisse s'occuper de ses troupes, des avocats qui sont dans son barreau, le personnel de l'Ordre.

Le but de la Conférence des bâtonniers, entre autres, c'est de les former, comme ce sera le cas lors de cette université qui débutera ce jeudi à l'Hôtel Mediterrannée à Calvi.

Nous aurons deux coachs et des membres de la Conférence des bâtonniers qui seront présents et qui auront travaillé les sujets. On est là pour aider, on est au service des bâtonniers et bien évidemment pour les former ».

Quand on va voir un avocat, on a besoin d'avoir cette confiance et de savoir que ça ne sera pas dit

Me Hélène Fontaine aborde ensuite les réformes de la justice :

«  Dans l'ensemble on est assez satisfait de ces réformes. C'est passé au niveau du Parlement, ça va passer au Sénat à partir du 28 septembre. On voudrait continuer à garder ce que l'on a obtenu et essayer d'obtenir d'autres choses mais il y a un point essentiel parmi d'autres, c'est le secret professionnel qui concerne autant la défense que le conseil. Pour nous c'est extrêmement important car les avocats ne font pas que du droit pénal. Il faut vraiment que le secret professionnel soit respecté. Quand on va voir un avocat, on a besoin d'avoir cette confiance et de savoir que ça ne sera pas dit.

On va continuer à se battre sur cette question. On a déjà fait beaucoup de lobbying auprès des parlementaires et nous allons continuer avec les Sénateurs. On se bat tous ensemble et c'est le plus important ».

La présidente de la Conférence des bâtonniers confirme qu'elle passera la main au 31 décembre à Me Bruno Blanquer et en profite pour dresser un bilan

« On a eu une gestion de crise, mais pas que, on a construit aussi beaucoup de choses. On a eu une gestion de crise dès mon arrivée avec la réforme des retraites et ensuite, on a eu ce premier confinement puis d'autres, où tout était complètement arrêté, des Ordres qui étaient fermés, des avocats qui étaient complètement désemparés. On a travaillé dans l'unité avec le Conseil National des Barreaux et le Barreau de Paris pour essayer de trouver des solutions pour nos confrères afin qu'ils puissent passer cette crise le mieux possible. Il y a eu une très forte mobilisation.

Ensuite on a travaillé et on continue à le faire sur les relations avocats – magistrats. Nous avons dans ce sens créé un Conseil consultatif de déontologie. On travaille vraiment pour apaiser les relations et avoir une bonne justice. On a fait vraiment beaucoup de choses en ce qui concerne le service donné aux bâtonniers.

En clair, on a été dans la gestion de la crise mais aussi dans la construction.

J'ajouterais qu'aujourd'hui il y a le site de la Conférence des bâtonniers qui vient tout juste d'être opérationnel.

Le but pour l'ensemble de la Conférence a été d'avancer tout le temps ».

Après la traditionnelle photo de famille sur fond de citadelle, tous se retrouvaient pour un buffet les pieds dans le sable.

Ce matin, les choses sérieuses devaient débuter à l'Hôtel Méditerranée.

Gilbert Guizol