Mardi 10 septembre 2024

Des étudiantes de la licence Arts du spectacle jouent "Ces filles là" d’ Even Placey

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Ces filles là
Une pièce étonnante portée par Clara, Maureen, Cécilia, Sarah et Léa, étudiantes en Art du Spectacle à l’Université de Corse Mise en Scène, Marie Murcia de la Compagnie Les 3 Mâts

Le harcèlement scolaire, le cyberharcèlement, le harcèlement sexuel, les violences faites aux femmes... Des problèmes qui ont toujours existé et qui ne cessent de croître au fil des années, des sujets encore trop souvent tabous et trop peu ente dus.

En effet, la violence et la discrimination sont présentes partout depuis de nombreuses générations et causent un trop grand nombre de dégâts. Selon le site du ministère de l’Éducation Nationale en France, à l’échelle d’une scolarité, près d’un élève sur dix est victime, sous des formes et à des degrés divers, de harcèlement.

"Nous sommes cinq étudiantes de la licence Arts du spectacle de l’Université de Corse. Ce projet est le fruit de notre stage de fin de licence, porté par Jean-Pierre Giudicelli, notre tuteur pédagogique, et par Marie Murcia qui nous a accompagnées sur un mois de création à l’Aria, à Pioghjula, projet financé par L’ARIA et l’Université de Corse. Au cours de nombreuses réunions et discussions autour du choix de la pièce, nous avons pris le temps de réfléchir à ce que nous avions vraiment envie de dire. Nous avons toutes entre 20 et 22 ans, et la question était de savoir de quoi nous voulions parler, qu’est-ce qui nous touche, ou nous révolte ? Notre choix s’est porté sur cette pièce Ces filles-là d’Evan Placey qui traite du harcèlement, de l’instinct grégaire, de l’effet de groupe, de la violence verbale, du rapport à l’image, aux réseaux sociaux, du féminisme aussi... Nous avons toutes des histoires différentes : nous avons été confrontées de près ou de loin via nos proches, au harcèlement, nous avons été la personne qui a fait le mal, qui a dit du mal... D’où le choix de cette pièce pour laquelle, nous avons décidé de travailler en mêlant le théâtre et la danse. D’une part parce que l’auteur lui-même propose dans son texte toute une playlist de musiques, et d’autre part parce que cette discipline fait partie de notre formation. 

Dans le but de faire voyager le plus facilement possible notre création, (salles de spectacle évidemment, mais aussi, collèges, lycées, places de villages, etc.) , nous avons fait le choix d’un plateau nu, de travailler dans la simplicité la plus totale au niveau des décors et des costumes. Cette contrainte du plateau nu nous a obligé à faire travailler notre imaginaire : Comment jouer avec rien ? Comment montrer, raconter, dire avec les mots seuls et les corps  avec une formidable énergie ! Juste un banc et un portant, sur lesquels se trouvent quelques accessoires et costumes à l’image des différentes périodes retracées.

Nous avons un peu adapté le texte de la pièce pour pouvoir jouer à cinq. Cette œuvre puissante et poignante, nous touche, nous invite à réfléchir sur les problèmes sociaux contemporains. "Ces filles-là" met en jeu les rapports complexes entre le groupe et l’individu dans un monde réel, tragique, sexuel, violent, complexe. Les héroïnes d’Evan Placey luttent pour trouver les moyens de sortir de l’immobilisme généré par la loi du plus fort, la dictature des images, les règles omniprésentes du groupe. Au-delà de sa réalité concrètement éprouvée par des adolescents, le thème intéresse toutes les générations. La pièce est traversée par différentes figures de femmes, à différentes époques, qui se sont battues pour leurs droits et leur liberté. Comme dans toutes les fables, nous avons des leçons à tirer de ce que nous raconte la pièce. Ici, il s’agit de prendre conscience de retrouver l’esprit de sororité, de solidarité qui devraient exister entre les femmes, mais au-delà, entre tous les humains."

Résumé de la Pièce

Les filles de Sainte-Hélène ont grandi ensemble. Elles ont juré qu’elles seraient amies pour la vie. Mais quand une photo de Scarlett nue fait le tour des élèves. Les filles l’évitent, chuchotent et les garçons rigolent. Isolée, harcelée, Scarlett est obligée de changer de lycée. Mais son histoire la rattrape, sa photo circule à nouveau. Quand elle disparaît, tout le monde craint le pire… Au milieu du chœur des Filles, surgissent des voix plus anciennes, celles de femmes de générations passées, des années 20, 60, 80, des femmes qui se sont battues pour leurs droits, leur liberté, pour ne plus être estampillées, surveillées, jugées.

La pièce est inspirée de l’histoire d’Amanda Todd, une adolescente canadienne de quinze ans qui s’est suicidée après avoir publié une vidéo sur YouTube dans laquelle elle expliquait son histoire : la photo d’elle les seins nus envoyée sur Internet, le chantage d’un inconnu, la condamnation de ses amis, ses changements de lycée et toujours, le rejet des autres. Evan Placey a recours au chœur pour montrer les préoccupations, les questionnements et les dangers de l’adolescence. Il n’y a qu’un personnage : Les filles.

Un spectacle incontournable à faire voyager…