Lundi 22 juin 2020

L'Upcycling, pour consommer responsable

Un bomber créé à partir de chutes de tissus, des chaussures rehaussées d’une broche ou un sac customisé à partir de foulards chinés… « Upcycler » fait désormais partie des tendances. Une démarche écoresponsable qui permet de refaire du neuf avec du vieux.

Peut-on associer sa vieille robe aux foulards dénichés en friperie le week-end dernier ?

Est-il possible de se créer une pochette à partir de son vieux jean préféré ? Et que faire de la vieille commode de mamie ?

À l’heure où chacun tente de réduire ses déchets et où les marques de mode souhaitent se présenter comme plus green et durables, la tendance est au « surcyclage ».

Si le terme semble tenter de faire son entrée dans le grand monde du jargon écologique, la tendance, elle, poursuit son chemin. Concentré de créativité par excellence, l’upcycling tend à valoriser, à produire des produits supérieurs à leur qualité d’origine. On donne une seconde vie aux objets ou à son ensemble favoris de la saison passée. Pratique et dans l’air du temps, l’upcycling se différencie du recyclage, à la fois, par son caractère innovant et par son absence de procédés chimiques pour modifier les matériaux. Il apporte une valeur nouvelle. On récupère différents matériaux. On réutilise. Rien ne se perd, tout se transforme. Une vague d’oxygène sous l’air saturé du « prêt à jeter ».

Un impact positif sur l’environnement

Si l’on entend de plus en plus parler de ce nouveau phénomène, l’upcycling a pris de la bouteille depuis le début des années 90.

Né dans les pays en voie de développement, le terme a été utilisé pour la première fois par l’ancien ingénieur Allemand Reiner Piltz qui opposait le recyclage traditionnel « qui détruit tout » à l’upcycling « pour que les produits inutilisés gagnent de la valeur au lieu d’en prendre ». Et ce, avant d’être popularisé en 2022 dans le livre « Cradle to Cradle : Remaking the Way we make things ».

 

Garder, personnaliser, innover… Et protéger. Tel pourrait être l’ensemble de principes de ce mouvement s’il fallait le définir en quelques mots.

Alors, sans surprise et en toute logique, il ne peut avoir qu’un impact positif sur l’environnement. Le principe étant de réutiliser, on évite de créer un nouveau produit.

Exit les dépenses d’énergies et de matières premières inhérentes à un processus de fabrication. 

On réduit significativement les émissions de CO2, la consommation de vêtements ou les stocks d’invendus brûlés. De quoi s’habiller et décorer sereinement. Surtout lorsque l’on sait que le  textile est la 2ème  industrie la plus polluante dans le monde.

Le gaspillage est évité et l’on peut même, à ses heures, se vanter d’avoir pu créer les pots de ses plantes à partir de boîtes de conserve en édition limitée.

L’aspect économique s’affiche également comme un gros plus dans l’équation. La matière première ne coûte rien. Ou presque. Une aubaine lorsque l’on sait que selon un sondage, les femmes Françaises âgées de 18 à 30 ans ont dépensé, en moyenne, 487€ pour renouveler leur garde-robe contre 402€ pour les hommes, du même âge,  sur l’année 2019.

Accessible à tous et à tous temps, l’upcycling se veut ludique et divertissant. La seule limite étant l’imagination.

 

À la pointe de la mode

Chaque année 600 000 tonnes de vêtements sont jetés en France. Une nouvelle génération de marques a ainsi pris conscience de la nécessité de repenser ses modèles afin de lutter contre le gaspillage en pariant sur l’upcycling.

Les Vilains Parisiens, les chaussettes orphelines- dont la créatrice veut donner une seconde vie à la pièce dont la jumelle a été trouée, abîmée ou égarée -, Gaelle Constantini, Second Sew- marque pour les enfants de 0 à 4 ans-, Damoiseaux, les Récupérables, La vie est Beltou Madame Lirettepour la décoration… On ne compte plus les firmes qui choisissent de surfer sur cette nouvelle tendance. Certaines plateformes proposent également des tutos pour apprendre à transformer ou s’inspirer. À l’image de Rose Michelleou de Repris de Justesse.