Vendredi 1 mars 2024

Core in Fronte dénonce le manque de volonté politique du gouvernement dans le processus de Beauvau

Image
élus Core in fronte
Le Palais des Congrès d’Ajaccio a été le théâtre d'une réunion publique d'envergure ce mercredi, alors que près de 200 militants se sont rassemblés pour écouter le groupe indépendantiste Core in Fronte. Cette rencontre, animée par le président du groupe, Paul Félix Benedetti, a été l'occasion de faire le point sur les dernières avancées politiques, en particulier sur le processus de Beauvau et la proposition récente d'écriture constitutionnelle de Gérald Darmanin.

Core in Fronte a souhaité rendre compte du travail de ses élus et partager son analyse de la situation politique actuelle. Paul Félix Benedetti a exprimé un sentiment de scepticisme quant à la réelle volonté politique du gouvernement français d'accompagner le processus d'émancipation de la Corse. Selon lui, les actions du gouvernement semblent contraintes et motivées davantage par des considérations de rapport de force que par une réelle volonté de dialogue et d'écoute des revendications corses.

Benedetti a critiqué l'esprit jacobin et centralisateur persistant au sein du gouvernement, qui refuse selon lui de reconnaître les droits des minorités et perçoit l'épanouissement de la Corse comme une menace plutôt que comme une opportunité pour l'ensemble des communautés. Il a souligné la difficulté de mener un tel combat dans un climat où l'archaïsme politique semble primer sur la nécessité d'évoluer vers une reconnaissance différenciée de la Corse au sein de l'espace français.

Il a également exprimé la possibilité de construire un nouvel édifice constitutionnel permettant une reconnaissance spécifique de la Corse, distincte des autres régions françaises. Il a insisté sur la nécessité que cette écriture constitutionnelle soit ouverte et ne verrouille pas les possibilités d'émancipation futures de l'île.

En outre, le Président du groupe a souligné l'importance de la future loi organique qui accordera à la Corse un statut d'autonomie ainsi que les compétences qui en découlent. Cependant, il a regretté que les interlocuteurs gouvernementaux avec lesquels les discussions sont engagés ne soient pas ceux qui ont le pouvoir de faire la loi, rendant difficile tout compromis avec des forces archaïques qui s'opposent à l'évolution de la situation corse.

En conclusion, Paul-Felix Benedetti a affirmé que tout projet d'évolution institutionnelle devrait être fait pour les Corses et par les Corses. Il a souligné que si les avancées souhaitées ne se concrétisent pas dans le cadre actuel, Core in Fronte continuera à mener un combat légitime pour obtenir les voies et moyens nécessaires à l'émancipation de la Corse dans le futur.