Mercredi 15 septembre 2021

Bilan et perspectives avec Angèle Bastiani, présidente de l'ATC

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CONF PRESSE ATC
Angèle Bastiani, présidente de l'Agence du Tourisme de la Corse a donné une conférence de presse ce mercredi matin à Ajaccio. Au cours de celle-ci, elle a dressé un bilan plutôt satisfaisant de la saison touristique, avant de parler de l'avenir, des grands enjeux de cette mandature, des orientations politiques générales avec la présentation de plusieurs actions concrètes.

Ce mercredi 15 septembre à 11 heures dans les locaux de l'ATC à Ajaccio, Angèle Bastiani, présidente de l'Agence du Tourisme de la Corse a donné une conférence de presse. À l’ordre du jour : le premier bilan de la saison mais aussi les perspectives.

De ce bilan, on retiendra que malgré la période sanitaire compliquée et des cas de clusters apparus en début de saison sur la Corse, les chiffres sont plutôt satisfaisants sur les périodes du mois de juillet et Août ainsi que cette première quinzaine de septembre.

On constatera aussi que, comme prévu, globalement les français sont allés en vacances chez eux.

Au cours de cette conférence de presse, Angèle Bastiani s'attachait ensuite à parler de perspectives avec pour principal objectif de proposer une analyse générale de la situation du tourisme en Corse, qui va de l’identification des problématiques aux solutions à apporter.

Cette politique se décline en quatre points :

  • Les grands enjeux de cette mandature
  • Un constat sur la situation actuelle du tourisme en Corse
  • Les orientations politiques générales
  • La présentation de plusieurs actions concrètes en relation avec ces orientations.

La présidente de l'ATC poursuivait en développant les grands enjeux de cette mandature :

« L’Agence de Tourisme de la Corse va devoir faire face durant la mandature à venir à de nombreux défis. 3 grands enjeux principaux sont identifiés. Ils conditionneront les orientations à venir. Ces enjeux sont d’ordre économique, social et environnemental :

  1. Rendre pérenne, organisée et prospère l’activité touristique qui est l’un des principaux moteurs économiques de notre île,
  2. Faire en sorte que la manière de vivre le tourisme soit acceptable et acceptée par le plus grand nombre de Corses,
  3. Faire face aux enjeux environnementaux et limiter au maximum les conséquences négatives de la fréquentation (et parfois, de la surfréquentation) touristique ».

Et de poursuivre : 

« Les grands axes établis par la mandature précédente ont posé les jalons de celle à venir.

Il est important de saluer la qualité du travail effectué par la Présidente Maupertuis et par les équipes de l’ATC durant les années écoulées.

Ces axes seront conservés en toile de fond de l’ensemble de l’action future : tourisme durable et transition numérique. Ces thématiques seront intégrées dans chacune des déclinaisons du futur plan politique de l’ATC.

Le tourisme corse souffre essentiellement de deux maux, intrinsèquement liés l’un à l’autre : la concentration et le mono-tourisme.

La concentration touristique se décline sous trois grands aspects :

  • La concentration temporelle où l’essentiel de l’activité liée au tourisme en Corse a lieu de mai à octobre avec une très grande majorité de touristes concentrés sur les mois de juillet et d’août.
  • La concentration géographique : par le jeu des effets de mode, notamment via les blogs et réseaux sociaux, mais aussi en raison d’un déficit de promotion de la diversité de notre destination, l’essentiel du flux touristique est concentré sur quelques sites naturels et urbains.
  • La concentration de provenance : 72% des touristes qui fréquentent la Corse font partie de ce qu’on appelle généralement le « tourisme domestique » : des touristes de nationalité française. Ce taux grimpe jusqu’à 80% en 2021, ce qui est essentiellement dû à la situation sanitaire mondiale.

De cette triple concentration découle une situation que l’on peut qualifier de mono-tourisme.

Le mono-tourisme, c’est un tourisme où l’offre et la demande tournent autour d’une variété très réduite de temps, de lieux et d’activités, ce qui amenuise considérablement le potentiel du secteur touristique ».

Déconcentration en trois objectifs, multi tourisme et actions

La présidente de l'ATC insistait ensuite sur les orientations de la mandature qui s’ouvre et seront donc organisées autour de ces deux thématiques intrinsèquement liées : la déconcentration et le multi-tourisme : 

Il ne s’agit pas d’accueillir plus ou moins de touristes, mais de les accueillir mieux. La déconcentration, ce sont trois objectifs :

  • L’étalement de la saison touristique
  • La meilleure circulation des flux touristiques 
  • La diversification de la clientèle 

Le multi-tourisme, en opposition au mono-tourisme, est le développement de tous les tourismes alternatifs au modèle unique évoqué précédemment.

Au chapitre des actions, comme exposé lors de la rentrée du Conseil Exécutif il y a quelques jours, plusieurs actions vont être mises en oeuvre dès les semaines à venir par les services de l’ATC, en plus des opérations déjà en route, que nous mènerons à leur terme. Elles s’inscrivent à la fois dans les objectifs de déconcentration et de multi-tourisme exposées précédemment.

 

Opération de reconquête de la clientèle étrangère

Cela pourrait commencer dès les semaines à venir autour d’une réflexion sur l’Italie. En effet, les Italiens représentent moins de 10% du flux de touristes visitant la Corse chaque année.

Cette opération de conquête de clientèle pourrait, dans la poursuite de la mandature, être répétée sur d’autres territoires et pays cibles.

Création d’un maillage touristique de « routes » et de parcours

La Corse est un territoire encore sauvage. La signalétique touristique y est partielle et désorganisée, en comparaison avec les destinations de même type.

Nous proposerons le répertoriage, la création et la mise en réseau de parcours détaillés afin de guider au maximum les touristes dans leurs activités, de les encadrer, et de leur proposer l’expérience la plus complète possible.

Ces parcours officiels s’adresseront à tous types de touristes, et mailleront l’ensemble des territoires de Corse.

Cela a déjà commencé avec le cyclisme, dont l’une des routes s’ouvre ces jours-ci. Il faudra poursuivre ce travail et l’articuler afin d’encadrer au maximum la circulation touristique sur l’île et desservir toutes les régions. Ce projet s’intègre dans la politique de déconcentration touristique.

Mise en place d’un système de régulation dans les zones surfréquentées

« Cela a été au cœur des débats cet été : il existe en Corse des zones soumises à une véritable surfréquentation, qui met en danger les écosystèmes fragiles et qui rend le tourisme difficilement supportable pour les habitants.

En collaboration avec, notamment, l’Office de l’Environnement, le Parc Naturel Régional de Corse et les communes et intercommunalités, nous souhaitons établir un système de régulation là où cela est possible, concernant l’accès aux zones les plus fragiles et soumises à ces problématiques. Cela se pratique d’ailleurs dans la quasi totalité des zones touristiques mondiales ».

Territorialisation de la politique touristique

« Il s’agit de la contractualisation d’objectifs et de moyens avec les territoires et leurs Offices de Tourisme Intercommunaux.

Cette contractualisation se fera autour de la structuration de l’offre, de l’accès au produit, de la stratégie numérique, du tourisme expérientiel et développement durable, du marketing. Elle intégrera les objectifs de déconcentration et de multi-tourisme ».

La première tournée des territoires commencera la semaine prochaine et durera jusqu’au mois de décembre.

Les 9 territoires de Corse recevront tous la visite de la Présidente de l’ATC et ses services avant la fin de l’année.

Ces différentes actions feront l’objet de points presse spécifiques, qui rentreront plus en détail dans leur déclinaison opérationnelle.

Gilbert Guizol