Mercredi 8 septembre 2021

Calvi : Valérie Pécresse favorable à une primaire à droite

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Valérie Pécresse
Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile de France, candidate déclarée à la primaire de droite en vue de l'élection présidentielle 2022 a consacré cette journée de mercredi à une première visite privée en Corse, à la rencontre d'élus et socioprofessionnels. Une journée qui devait débuter à Calvi, avant de se poursuivre à Corte et Ajaccio.

Valérie Pécresse est arrivée ce jour à l'aéroport Calvi-Balagne en provenance d'un vol depuis Orly assuré par Air Corsica.

C'est Ange Santini, Maire de Calvi qui devait accueillir la Présidente de la Région Ile-de-France et ses principales collaboratrices et collaborateurs, avant de rejoindre l'Hôtel de Ville.

Très décontractée, Valérie Pécresse faisait connaissance avec plusieurs adjoints  et conseillers municipaux ainsi que le maire de Cateri, Dominique Andréani et le Maire d'Algajola François Rossi, quelques sympathisants et le président de la Communauté de Communes Calvi-Balagne.

Dans la salle des fêtes de l'Hôtel de Ville, Ange Santini prenait la parole pour rappeler les liens d'amitié nouées avec Valérie Pécresse lorsqu'il était Président de l'Exécutif de Corse et dire combien la carrière politique de l'actuelle présidente de la Région Ile-de-France était riche pour l'ancienne conseillère de Jacques Chirac, plusieurs fois ministre dont notamment celui de l'enseignement supérieur et de la recherche sous le gouvernement Fillon amenée notamment à prendre des décisions importantes pour la Corse et pour l'université de Corte.

Nous sommes entre gens qui ont envie de faire quelque chose pour la Corse et pour la France

« Vous êtes accompagnée pour ce déplacement de Florence Portelli, maire de Taverny, et Alexandra Dublanche, vice-présidente de la région Ile-de-France et vous avez la particularité d'avoir toutes les trois des origines corse : Valérie par votre grand-père Gaudin originaire de Bastia , Alexandra, que je pourrais appeler Orticoni, fille de l'ancien sénateur Philippe Goujon est chez elle en Balagne, et plus particulièrement du côté de Corbara et enfin Florence originaire de Cargese.

Ma chère Valérie, je voulais te remercier de cette visite à Calvi, dans un cadre très détendue puisqu'il ne s'agit pas de chercher un soutien ou une position mais bien d'expliquer une démarche par rapport à la Présidence de 2022. Nous sommes entre gens d'un même point de vue politique, qui s'intéressent tout simplement à la vie politique ou encore entre gens qui ont envie de faire quelque chose pour la Corse et pour la France.

Le seul vœux que je peux formuler ma chère Valérie après le périple qui s'annonce devant toi, c'est qu'au final nous ayons un ou une candidate de droite.

Je le dis et je le répète, avec une, un, candidat de droite, on n'est pas sûr de gagner, avec deux nous sommes sûr de perdre.

Nous sommes là pour écouter et échanger avec toi sur la spécificité insulaire mais aussi, si demain tu accèdes au pouvoir, que nous puissions naturellement avoir une vision de ce qui peut se passer pour la Corse ».

On peut être républicain, corse et régionaliste

La candidate à la primaire de droite remerciait Ange Santini d'avoir organisé dans un délai très court cette rencontre avant de dire :

« Qu'est ce qui se profile devant nous ? La sélection de la droite et du Centre pour aller battre Emmanuel Macron et Marine Le Pen à la présidentielle. Si je me suis lancé dans cette candidature c'est parce que je suis convaincue qu'il est temps de réagir. Les françaises et les français sont aussi convaincus de nos solutions et ils veulent remettre de l'ordre dans le pays. Ils voient aussi que Macron qui se veut être un réformateur fait preuve d'immobilisme.  Il ne se passe jamais grand chose avec lui.

Après le Covid on a jamais eu autant de chômeurs, plus personne ne veut aller bosser.

J'avais un grand-père qui était d'origine corse, bastiais, résistant de la première heure, qui était un vrai Républicain. Avec lui, j'ai toujours pensé que l'on pouvait être républicain, patriote et régionaliste.

Un État fort ne doit pas avoir peur d'une identité régionale. 

J'ai été la ministre qui a fait la réforme la plus sérieuse du Gouvernement Sarkozy avec celle des universités. Je vous rappelle que j'ai eu les étudiants dans la rue ? Cette réforme cela faisait 50 ans qu'on l'a voulait et que l'on avait pas. Avec Nicolas Sarkozy on a tenu bon et c'est l'ultra gauche qui a plié et aujourd'hui plus personne ne regrette cette réforme.

Ensuite, j'ai été ministre du budget et c'est moi qui ai eu le triste privilège de faire baisser les dépenses. C'est ce que j'ai fait aussi plus tard à la Région. Cet argent a été réinvesti ailleurs, dans des projets structurants ».

Décision pour la primaire le 21 septembre

Valérie Pécresse poursuivait sa présentation avant d'expliquer plus en détail les raisons pour lesquelles elle se présente à cette primaire de la droite, avant d'enchaîner sur l'écologie :

« Dans une île comme la Corse où l'écologie est un sujet majeur. Sur le sujet, Macron c'est un coup oui, un coup non, il ne sait pas ce qu'il veut. Nous on a besoin de présenter un programme écologique qui soit un programme d'une France décomplexée.

La candidate évoquait encore de nombreux sujets tout en mettant l'accent sur la nécessité à réformer, mais main dans la main et en toute confiance.

Malheureusement je ne pourrais rester qu'une journée en Corse car je dois être auditionnée demain par les parlementaires mais je tenais vraiment à passer avant le 21 septembre, jour où les LR décident, ou pas, de faire la primaire et de la façon dont ils vont le faire.

Personnellement, je suis pour cette primaire car je pense que l'on ne peut rien faire sans les LR. Moi je suis et j'ai été LR qui est, quoi qu'on en dise, la première force politique de droite. Je pense que se présenter à une mandature sans l'apport de toute sa famille, LR compris, me semble illusoire.

Le candidat qui sort de cette primaire est légitime parce que c'est ça la démocratie.

Ma peur si on a pas une vraie primaire c'est qu'un certain nombre de nos élus soient tentés par Emmanuel Macron ou pour rejoindre Eric Zemour, Marine Le Pen.

Dans ces conditions, on ne pourrait fédérer. J'en ai parlé la semaine dernière avec Nicolas Sarkozy lors d'un déjeuner, lui qui a perdu la primaire aurait toutes les raisons de me dire qu'il l'a fallait pas. Pourtant, il m'a dit « Cette primaire est indispensable, c'est le moment de la faire ».

Cette primaire prendrait d'autant plus d'intérêt en fonction des sondages qui ont tendance à se resserrer.

Reste à savoir aussi si Xavier Bertrand, hostile à cette primaire, changera d'avis ou pas.

On sera très rapidement fixé.

Suite à son intervention, Valérie Pécresse a repris place dans le groupe pour échanger avec les élus sur de nombreux sujets qui intéressent en premier chef la Corse : statut particulier de la Corse, droits de succession, traitement des déchets, logements, tourisme, location Airbnb...

Cet échange très intéressant se poursuivait jusqu'à 12h45.

La candidate Valerie Pécresse consacrait ensuite un moment aux médias, avant de faire un passage très rapide au buffet et de rencontrer quelques socioprofessionnels. Elle quittait Calvi avec un peu de retard sur son horaire pour reprendre la route vers Corte, puis Ajaccio.

Gilbert Guizol