La Fondation du Patrimoine remet un chèque de 390 000€ au Couvent de Marcassu

Soeur Laetitia, mère supérieure du Couvent de Marcassu, et les douze sœurs de la congrégation du Rosier de l'Annonciation étaient à pied d'oeuvre ce samedi à 17 heures pour accueillir de nombreux invités dans les jardins du couvent de Marcassu à Cateri.

Un rendez-vous d'importance, tant pour cette communauté que pour le couvent puisque en effet, la Mission Patrimoine de Corse devait remettre un chèque d'un montant de 390 000€.

Pour rappel, au mois d'avril 2020, la Mission Patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril, confiée par le Président de la République à Stéphane Bern sélectionnait pour la Région Corse le couvent de Marcassu à Cateri parmi les 18 sites emblématiques des régions de Métropole et d'Outre-mer.

Une officialisation qui était accueillie avec joie et soulagement par les Soeurs de la congrégation du Rosier de l'Annonciation confrontées à leur arrivée en 2020 à un problème de taille, celui de la rénovation dans sa totalité de l'imposante toiture. Les sœurs ne pouvaient faire face toutes seules à cette dépense qui s'élève à 617 000€.

En bénéficiant du soutien financier de l'édition 2021 du Loto du Patrimoine de la Française des jeux mais aussi d'une collecte de dons et de mécénats, les sœurs se sont vraiment réjouis de cette nouvelle.

« Nous sommes la communauté de la congrégation du Rosier de l’Annonciation que j'ai moi même lancé en décembre 2010 alors que le couvent fête lui ses 400 ans. Aujourd'hui, après une formation, on est devenu plus autonome et on est au service des plus faibles, des plus pauvres, en commençant par les enfants. À chaque vacances scolaires on organise des camps pour aider les enfants à rentrer dans le temps liturgique. Parmi de nombreuses missions on a hébergé ici une jeune maman qui était confrontée à des difficultés et qui a accouché à Bastia et qui est restée un moment au couvent afin que nous l'aidions dans son rôle de maman. Aujourd'hui hélas elle n'est pas en mesure de s'occuper de l'enfant que nous élevons aujourd'hui, en espérant des jours meilleurs » confiera Sœur Laetitia, mère supérieure, originaire de Vivario.

Plusieurs personnes ont prononcé quelques mots au cours de cette manifestation : le vicaire général Coeroli, représentant l'Evêque Mgr Bustillo, l'Abbé Ange Michel Valery, responsable du secteur Calvi-Balagne, président de l'association du couvent de Marcassu ; Jean-Félix Acquaviva, Député de la Corse, Franck Léandri, directeur de la DRAC,  René Lota, délégué régional de la Fondation du Patrimoine...

Dominique Andréani, maire de Cateri devait dire toute sa fierté de voir autant de monde réuni ce jour pour témoigner de leur attachement à ce lieu majestueux qu'est notre couvent de Marcassu. « Je voudrais dire avant tout à Soeur Laëtitia et à l'ensemble de la communauté du Rosier de l'Annonciation que nous mesurons le bonheur et la chance immense qu'elles aient fait le choix de s'installer dans ce couvent, de le faire vivre, je dirai même de le faire revivre. Vous démontrez chaque jour un fort dynamisme pour cela, vous organisez des activités et des rencontres, notamment en direction des tout jeunes, et je voudrais ici vous en remercier publiquement ».

Le maire de la commune dressait ensuite un portrait de ce lieu de culte, de prière mais aussi de rencontres, témoin important de bien des événements dont chaque année, le 13 juin la fête de Saint-Antoine. Puis, il revenait sur cette aide financière : « C'est un honneur et un grand bonheur pour notre village, et plus globalement pour notre village, et plus globalement pour la Balagne et la Corse, que le projet de rénovation du couvent de Marcassu ait été retenu parmi les sites emblématiques 2021 soutenus par la Mission Stéphane Bern et la Fondation du Patrimoine qui sont en fait les socles de cette aventure, sans oublier la Française des jeux, tout ceci sous l'égide de l'État et plus particulièrement du Ministère de la Culture. Et je n'oublierai ce 14 août une rencontre, une providence peut changer les choses et permettre ce moment que nous partageons aujourd'hui ».

Avant de conclure, Dominique Andreani reprenait quelques mots de Franck Riester, ancien ministre de la culture, je cite : « Le patrimoine c'est ce qui nous arrache à l'immédiateté de l'instant, ce qui nous permet de nous inscrire dans la durée. Prenons garde à ne jamais rompre le fil ».

Il annonçait ensuite que la commune allait aussi apporter sa contribution pour améliorer les conditions de confort d'accueil du couvent par la mise en place de l'éclairage public le long de la voie d'accès et le pavage du sol de la partie  arrière.

Il terminait par une note d'humour : « Nous les maires avons souvent l'habitude de terminer nos discours par des formules consacrées comme par exemple « Vive la Corse ou vive la France ». Aujourd'hui, j'ai envie de dire « Vive les Soeurs ». Merci ».

Soeur Laetitia, mère supérieure de la congrégation du Rosier de l'Annonciation, revenait sur le parcours de la congrégation, sur leur arrivée au couvent de Marcassu, sur l'état de délabrement de l'imposante toiture mais aussi sur cette fameuse rencontre du 14 août dont le maire de Cateri a fait allusion ou encore sur cet enfant Noé qu'elle prenait dans ses bras avant d'inviter les sœurs à la rejoindre pour entonner un chant qui faisait passer un grand frisson dans l'assistance.

Dernier à s'exprimer, Frédéric Guglielmi, secrétaire général de la sous-préfecture de Calvi, le faisait en sa qualité de citoyen, voire du chrétien, avec beaucoup de sobriété et une pointe d'humour très appréciée de tous.

« Comment ne pas me réjouir ouvertement de nous retrouver en ce lieu si magique empreint d'histoire, enveloppé de spiritualité ?

Comment ne pas être saisi, voire touché par la grâce, en passant derrière ces murs, en arpentant les diverses salles du couvent, en méditant devant la grotte de Notre-Dame de Lourdes ?

Chaque recoin ouvre une perspective symbolique dans l'esprit du visiteur qui lui donne alors la signification qu'il ressent en fonction de son parcours personnel et son lien avec le monde religieux. Je crois même que le dernier des mécréants, en venant ici, ne pourrait pas résister et avec un peu de temps il ne manquerait pas de se convertir en avouant : « Enfin ». C'est pourquoi ces liens méritent notre attention : les acteurs institutionnels, au premier rang desquels Monsieur le maire de Cateri qui entoure le couvent de sa générosité et de son énergie coutumière, qui le couve même tel une mère poule, ou si j'osais tel une mère supérieure.

Des associatifs, des mécènes participent au renouveau de notre joyau en le finançant ou en intervenant à leur manière car on peut aussi agir autrement que par l'attribution de crédits.

Je salue à notre nom à tous, la décision de la Fondation du patrimoine, de la FDJ et de la Mission Bern qui ont porté leur choix sur le couvent de Marcassu parmi des dizaines d'autres candidats ».

Frédéric Guglielmi expliquait ensuite pourquoi le choix pour lui de Marcassu avant de revenir sur cette nouvelle incroyable pour nos récipiendaires, de reprendre une phrase de Soeur Laetitia« Une communauté qui ne rit pas est une communauté qui ne vit pas » et de conclure : « L'humilité et la charité sont les pièces maîtresses de l'édifice et toutes les autres dépendent d'elles. L'une est la plus basse et l'autre la plus haute. La conservation de tout l'édifice dépend des fondations et du toit. Si on garde son coeur toujours orienté vers ces deux vertus on n'aura plus aucune difficulté avec les autres ».

Après la remise du chèque les sœurs invitaient l'assistance à écouter deux messages vidéo de Stéphane Bern et du ministre de la culture avant que quelques chantres n'entonnent le Dio vi Salvi Regina.

Les invités étaient ensuite conviés à rejoindre le buffet.

Outre les personnes déjà citées on a noté la présence de nombreux élus des communes voisines, de Florent Farge, sous-préfet de Calvi, Angèle Bastiani, conseillère exécutive, présidente de l'Agence du Tourisme de la Corse, plusieurs représentants de la Française des jeux pour la Corse....

Gilbert Guizol