Dimanche 22 août 2021

Le 22 août les événements d’Aleria

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évènement Aleria
Le 46e anniversaire des évènements d’Aleria a été marqué d’une cérémonie ce matin sur les lieux de la cave viticole, en présence de Gilles Simeoni, président de l’Exécutif de Corse, fils du regretté Dr Edmond Simeoni, militant régionaliste présent lors de cette occupation d’Aleria.

Nul n’a oublié cette journée ensanglantée du 22 août 1975 où pour la première fois en France, en temps de paix, on tire sur les forces de l’ordre.

La veille, des militants de l’ARC (Action de la Renaissance de la Corse), groupuscule dirigé par le Dr Edmond Simeoni ont occupé une cave viticole de la plaine orientale.

Cette cave avait la particularité d’appartenir à un rapatrié d’Algérie. Treize ans plus tôt, le Gouvernement français a invité plusieurs anciens exploitants agricoles de la Mitija à remettre en culture les friches de la plaine d’Aleria. Il a commis ce faisant une maladresse en les dispensants de rembourser leurs prêts d’installation, privilège dont ne bénéficient pas les jeunes agriculteurs de l’île.

Les militants de l’ARC ont donc occupé la cave afin d’exiger que soient pris en considération les interêts des corses et qu’il soit mis fin à une certaine colonisation de l’île. Ils ont également dénoncé une supposée escroquerie autour de prêts publics alloués aux dirigeants de la cave  viticole, mais le Gouvernement ne veut rien entendre.

Le matin du 22 août, plusieurs escadrons de gendarmerie et de CRS venus du continent prennent position autour de la cave avec des hélicoptères et véhicules blindés.

Face aux forces de l’ordre, les militants sont au total moins d’une cinquantaine. Ils refusent de se rendre et l’assaut est donné à 16 heures.

Plusieurs assiégés sont blessés, deux gendarmes sont tués. Quelques jours plus tard une manifestation à Bastia fait un nouveau mort parmi les forces de l’ordre.

Le Dr Edmond Simeoni est condamné à 5 ans de prison dont 2 avec sursis.

Le 5 mai 1976, des nationalistes créent le FLNC qui va reprendre à son compte les revendications  indépendantistes et multiplier les attentats avec l’espoir que la répression policière fasse basculer la population en leur faveur.

Ce matin ils étaient nombreux sur place à se recueillir et déposer des gerbes de fleurs. Parmi eux, Gilles Simeoni, président de l’Exécutif de Corse, fils du Dr Edmond Simeoni.

Gilbert Guizol