Territoriales 2021 : 5 questions à Noelle Irolla (Fà Populu Inseme)

Pourquoi cet engagement au sein de la liste « Fà Populu Inseme » menée par Gilles Simeoni ? 

Mon engagement ne date pas d’hier, il remonte à ma jeunesse. C’est un meeting d’Edmond Simeoni place Miot in Aiacciu qui a marqué le début de mon investissement militant. Déjà viscéralement attachée à ma terre, j’ai, d’autre part, contribué à la renaissance de l’université de Corse en 1981 et oeuvré à son développement. Titulaire d’une maitrise dans la mise en valeur des ressources naturelles, je me suis de suite épanouie en créant, dans mon village de Lumiu, une entreprise de production d’huiles essentielles. Je continue aujourd’hui mon engagement en me mettant au service de la population de mon village, en tant que première adjointe en charge de l’environnement, de l’agriculture, de l’élaboration du PLU et de la gestion du CCAS. C’est donc tout naturellement que lorsque Gilles m’a proposé d’être sur sa liste que j’ai accepté forte du soutien de l’ensemble des élus de Lumiu.

La Balagne est un exemple en termes de gestion des déchets, que préconisez-vous pour la Corse ?

L’enjeu dépasse largement le cadre de la Corse mais sur une île il est d’autant plus crucial. Le plan de gestion des déchets, adopté et bientôt mis en placepar l’Assemblée de Corse, doit passer de théorie à la pratique sur l’ensemble du territoire. Depuis quelques années le porte à porte se généralise sur l’ensemble des communes du bassin de Calvi et donne d’excellents résultats avec la mise en place d’une fiscalité incitative pour les foyers vertueux. Cette réussite est due entre-autre aux ambassadeurs du tri qui mènent une politique de communication au sein des différents foyers mais également au sein des écoles car c’est l’éducation des jeunes qui permettra un changement de comportement dans notre société. Parallèlement il faut en collaboration avec l’ensemble des acteurs travailler en amont à une diminution drastique des emballages en favorisant le développement du vrac dans les petites, moyennes et grandes surfaces, en permettant l’achat en direct chez les producteurs…

À l'exemple de Figari, y a-t-il une volonté politique de développer l'aéroport de Calvi-Balagne ?

L’aéroport de Calvi-Balagne est un outil de proximité indispensable au Pays de Balagne aussi bien sur le plan sanitaire qu’économique avec en plus une ouverture sur le monde indéniable. Il faut donc poursuivre la politique de modernisation de l’ensemble des infrastructures de transport insulaire déjà entreprise sous la mandature précédente tout en nous préservant du tourisme de masse et de ses effets néfastessur notre écosystème.

La Corse est une région marquée par la pauvreté, comment en sortir ? 

La corse est marquée par d’importantes fractures sociales et territoriales avec une économie essentiellement saisonnière basée, justement, sur ce tourisme de masse située principalement sur son littoral. C’est le modèle même de notre société qu’il faut repenser : en poursuivant les actions menées en faveur de l’accès aux logements avec notamment le plan de rénovation énergétique de l’habitat social qui permettra (en dehors de l’aspect écologique et sanitaire) de redonner du pouvoir d’achat aux corses , en continuant à travailler sur une meilleure répartition des flux touristiques sur l’année avec un maillage  « intérieur – littoral » plus équilibré, en donnant la possibilité aux jeunes agriculteurs de s’installer et de travailler sur leur terre et d’en vivre décemment , en disant non à la spéculation foncière et immobilière…

Si vous êtes élu, quel serait le premier dossier que vous défendriez à l'Assemblée? 

Le premier dossier que je défendrais sera celui qui témoigne incontestablement, à mon sens, du dédain de l’état envers les revendications les plus légitimes du peuple Corse, celui du rapprochement des prisonniers politiques, avec la levée du statut de DPS, pour pierre Alessandri, Alain Ferrandi et Yvan Colonna.

Propos recueillis par François Colombani