Vendredi 17 septembre 2021

Un label de près de 100 000€ pour le CIAS de l'Ile-Rousse

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Signature pat île rousse
Dans le cadre du Projet Alimentaire Territorial porté par le Centre Intercommunal d'Action Sociale de la Communauté de Communes l'Ile-Rousse – Balagna, François Ravier, Préfet de la Haute-Corse et Lionel Mortini, Président de la Communauté de communes Ile-Rousse Balagne ont signé ce matin une convention État - CCIRB. Ce projet va bénéficier d’un financement à hauteur de 90 376€. Cette labellisation va également permettre au CIAS de L'isula de financer de nouvelles études pour la création d’une cuisine centrale ou d’une régie maraîchère sur le volet B régional du PAT.

C'est avec un retard sur l'horaire et en présence de plusieurs représentants du CIAS et de l'Interco de L'Isula Balagna qu'a été présenté ce vendredi au siège de la Communauté de Communes de l' Ile-Rousse – Balagne le Projet Alimentaire Territorial (PAT)  porté par le Centre Intercommunal d'Action Sociale (CIAS) de la CCIRB, dont le thème central est la justice alimentaire. Ce projet fait partie des 86 nouveaux lauréats de l’appel à projets pour l’émergence de projets alimentaires territoriaux dans le cadre du plan France Relance.

François Ravier, Préfet de Haute-Corse et Lionel Mortini, président de la Communauté de Communes de l'Ile-Rousse – Balagne entourés de Florent Farge, Sous-Préfet de Calvi et Angèle Bastiani, Maire de l'Ile-Rousse, conseillère exécutive de Corse ont pris la parole avant de signer une convention.

Dans son intervention, Lionel Mortini insistait « sur l'importance de ce soutien de l'État pour assurer on l’a dit et redit, « une alimentation de qualité pour tous et lutter contre le gaspillage alimentaire ».

Un diagnostic du territoire a été réalisé, avec l’aide du CPIE A Rinascita.

L’intercommunalité s’est lancée concrètement sur cet axe à travers son Centre Intercommunal d’Action Sociale (CIAS) à l’occasion de l’Appel à Projet « Économie Circulaire ».

Les circuits courts et les produits alimentaires locaux sont sur le devant de la scène depuis plusieurs années déjà et les collectivités souhaitent davantage s’approprier cette thématique et orienter leur action publique pour « mieux manger » et «mieux vivre » sur leurs territoires ».

Le CIAS souhaite utiliser le champ de l’alimentation comme levier pour développer son action sociale auprès des publics vulnérables

Et de poursuivre :

« Le CIAS a décidé de se lancer, en 2019 dans un diagnostic plus profond sur l’alimentation sur son territoire afin d’évaluer quels sont les leviers d’actions qu’il pourrait activer.

Les objectifs de cette démarche sont multiples : le CIAS souhaite utiliser le champ de l’alimentation comme levier pour développer son action sociale auprès des publics vulnérables. La population Balanine est confrontée à des maux sociaux alimentés par des modifications structurelles et fonctionnelles de la société : arrivée rapide de nouvelles populations aux cultures différentes, stigmatisation des populations, saisonnalité de l’emploi, développement d’une économie touristique, vieillissement des populations, isolement et perte de liens sociaux dans les villages, etc.

Le CIAS souhaite développer un projet sur son territoire qui, à travers l’alimentation, permet de répondre aux besoins des populations vulnérables, resserrer les liens sociaux et oeuvrer pour le « bien vivre » sur le territoire. Tout ceci passe notamment par l’accès à tous à une alimentation de qualité. Ce genre d'action est le fondement même de notre action politique publique au quotidien pour travailler en faveur de ceux qui en ont le plus besoin et pour cette justice alimentaire. Aujourd'hui, il est important d'acter ce document avec l'État et remercier celui-ci à travers le fonctionnement qui nous est apporté sur des dossiers de fonds qui nous conduit à travailler ensemble ».

Lors de son intervention, Lionel Mortini a aussi évoqué la mise en place, en collaboration avec Madame le Maire de l'Ile-Rousse de l'épicerie solidaire. « C'est un outil important qui permet aujourd'hui à un certain nombre de familles de pouvoir se servir, avoir un suivi social fondamental et bénéficier d'un travail de réinsertion au quotidien. Il y a de la dignité car ils paient quelque chose ».

Concernant le dossier du PAT, la Président de la CCIRB a souligné le travail accompli par la directrice du CIAS Céline Le Dreff et toute son équipe mais aussi du CPIE.

Et de conclure : « Monsieur le Préfet, merci encore pour votre soutien, cette aide de plusieurs dizaines de milliers d'euros sur 3 ans sera bien utilisée. Merci pour notre population, pour les gens qui en ont le plus besoin ».

Un cercle vertueux, une intelligence collective au service des territoires

François Ravier, Préfet de Haute-Corse prenait à son tour la parole :

« Ce qui nous réuni aujourd'hui est vraiment très intéressant. On est dans un cercle vertueux au sein duquel finalement se développe une intelligence collective au service du territoire.

Je sais qu'il y a des sujets qui vous sont chers Monsieur le président, notamment la consolidation des filières. C'est évidemment un des aspects : rapprocher l'offre de la demande, donc il y a l'alimentaire, créer la valeur ajoutée sur nos territoires et aussi installer, sans doute demain, de jeunes agriculteurs, parce que l’on est là dans une partie des territoires où il y a de la place et où il y a sans doute des tas de possibilités pour de jeunes agriculteurs.

On est donc dans un projet pluri alimentaire territorial fortement soutenu d'une façon générale par les politiques publiques et un soutien redoublé avec le plan France Relance qui a permis d'ajouter environ 100 000€ sur le projet.

Ce qui est intéressant aussi, c'est que cette idée de Plan Alimentaire Territorial permet de rapprocher d'abord les producteurs, mais ça permet aussi à l'échelle de la Communauté de Communes d'avoir une action entre les collectivités et de développer davantage encore cette solidarité territoriale autour d'un sujet : la justice sociale, ici en terme alimentaire. C'est évidemment un grand plaisir pour moi de signer cette convention ».

L'agriculture, l'agro alimentaire sont au coeur du projet de développement que nous voulons tous

Avant la signature du document, Lionel Mortini souhaitait réagir aux propos du Préfet concernant les jeunes agriculteurs

« Si on veut installer des gens, c'est vrai qu'il y a beaucoup de terrains qui, comme ça, apparaissent libres, mais qui aujourd'hui, de toute évidence ne sont pas exploités, que s’il n'y a pas un changement  à travers l'action de l'État et l'action de la Collectivité de Corse sur la Politique Agricole Commune,  la prochaine PAC, pour travailler sur l'arrêt de ce que je peux appeler la Politique de la Rampe pour certains, on ne s'en sortira pas. Aujourd'hui, on le sait tous, l'agriculture, l'agro alimentaire sont au coeur du projet de développement que nous voulons tous. Et pour ça, il va falloir travailler sur cette part car c'est le levier essentiel pour l'ensemble des forces vives. Pour récupérer ce foncier pour pouvoir surtout l'exploiter et sortir de ce tout tourisme ou de la politique liées essentiellement aux bâtiments. L'agriculture aujourd'hui doit produire beaucoup plus. Vous avez raison, il faut libérer le terrain mais on ne pourra le faire qu'a travers une PAC bien plus différente. Il faudra surtout avoir le courage de le faire et d'aller jusqu'au bout. Pour la Collectivité je n'ai pas de doute, pour l'État non plus ».

François Ravier ajoutait aux propos de Lionel Mortini.

« Ce que vous dites Monsieur le président est d'une grande actualité. Ce sont des sujets qui sont discutés en ce moment même. Les maux que vous soulignez sont bien connus et sont bien réels. Maintenant, à nous de trouver les leviers, pour faire évoluer les choses, diminuer un peu la permissivité lorsqu'elle est nuisible au territoire ».

Gilbert Guizol