L'AOP de Calvi présente ses millésimes 2024
L’AOP (Appellation d'Origine Protégée) de Calvi a organisé cette rencontre pour rassembler vignerons, restaurateurs, sommeliers, cavistes et autres professionnels du secteur et permettre une journée d’échanges et de dégustation.
Paul-Antoine Suzzoni du Domaine Clos Culombu et président des vignerons de Balagne s’exprime sur l’importance de ce genre de journée « C'est une journée qui nous permet de présenter nos produits aux acteurs de la consommation locale, mais aussi de comparer nos vins avec ceux de nos confrères, qu’on n’a pas forcément le temps d’aller voir. Cela permet également de montrer une implication de manière générale des vignerons dans des engagements qualitatifs et collectifs sur la microrégion. »
Un bon millésime 2024
Cet aspect convivial est important car il permet aux vignerons de présenter leurs vins aux restaurateurs, avec comme but d’amener certaines cuvées sur les cartes des restaurants. Un aspect technique également au niveau de la dégustation avec des accords mets-vins préparés. Par exemple cette année pour accompagner les vins blancs il y avait des produits de la mer pour changer et attiser la curiosité des goûteurs.
Les millésimes 2024 sont des vins complexes au niveau du travail, en effet après plusieurs années de sècheresse, l’année 2024 est plus fortement marqué par la pluie. Ce qui est bénéfique pour la terre et les vignes mais change la manière de travailler et cela impact aussi le vin en termes de goût. Les vins offrent des beaux équilibres de tanins plus fins et une structure plus légère. « Ce millésime 2024, mon père et d’autres anciens vignerons, disait que ce sont des millésimes où on revient sur des millésimes des années 80, 90. » ajoute Paul-Antoine Suzzoni
L’avenir complexe du marché du vin
Concernant l’avenir du marché du vin, les inquiétudes sont présentes malgré tout. En effet, la crise touche plusieurs grandes régions viticoles françaises, et la Corse malgré le fait qu’elle soit un peu en décalage, voit un frein économique net. Les vignerons ressentent l'impact de la baisse du pouvoir d'achat et de la montée des coûts.
« Les consommateurs font plus attention à leurs dépenses du fait que tout augmente, et le vin est parfois sacrifié », souligne Paul-Antoine Suzzoni.
Il y a aussi le problème du lobby anti-alcool, les campagnes de prévention contre l’alcool affecte également l’image du vin.
Les vignerons corses souhaitent mettre en valeur leur savoir-faire, l’authenticité et la fabrication artisanale de leurs produits. « Nos produits sont artisanaux, où l’on gère tout de A à Z, du pied de vigne jusqu'à la vente de la bouteille et même la facturation. ».
Ces problématiques poussent les vignerons de Corse à élargir et diversifier les marchés, notamment en se tournant vers l'international et le continent, où la Corse rayonne déjà avec la présence sur certains salon et d’autres évènements dédiés au vin.
Unis dans leur quotidien comme dans leurs choix d’avenir, les vignerons corses partagent une même vision : ils ont tous fait le choix du bio, s’engagent dans l’agroécologie et projettent la viticulture de demain.
